De l’ombre à la lumière
Pendant que ces ombelles de fleurs, d’un jaunes tendres au parfum suave, se balançaient au gré du vent, j’observais l’ombre et la lumière se chevaucher, tantôt avec la délicatesse d’un murmure, tantôt avec la force d’un torrent.
Cet arbre majestueux qui prenait racine quelques mètres sous mes pieds a fait battre mon cœur d’un nouveau chant qui m’invite a me rapproche de son mystère.
Ses fleurs au parfum suave abreuvent ma soif de délicatesse et font rougir mon corps d’une joie sauvage. Son écorce tendre glisse sous mes doigts pendant que ses feuilles dessinent l’ombre de leurs contours sur ma peau à demi nue.
Quelque rayons de soleil traversent ses branches dansantes au souffle chaud d’été. Sa lumière scintille dans mon regard et le réchauffe.
Lorsque ses baies éclatent d’un violet intense entre mes doigts, je peux sentir leurs médecines nourrir mon sang et offrir leur souffle à cette vie ardente dans le feu de ma poitrine.
Je sens sa force, sa stabilité, sa puissance à travers les âges. Arbre centenaire, le sureau est l’un des premiers à offrir ses feuilles lorsque la sève du printemps caresse les premières écorces, et l’un des derniers à les perdre lorsque le bruissement de l’automne frissonne dans les chaumières.
Cet arbre porte bien la force d’un guérisseur, celui qui accompagne entre les mondes, dans cet instant délicat entre la vie et la mort, entre l’inspire et l’expire, ou chacun peu saisir l’opportunité de transformer sa perception au monde.
Jessica, herboriste et poétesse
Le sureau noir, Sambucus nigra, est une plante si commune en Europe, et accompagne probablement l’homme depuis la nuit des temps ! Il se plaît d’ailleurs pousser à proximité des habitations, et son usage dans les traditions populaires s’est répandu dans l’imaginaire de nombreux peuples.
Après avoir été arraché afin de faire place à de nombreuses plantes exotiques, après avoir été délaissé sous prétexte de toxicité, il fleurit à nouveau dans les cuisines et les chaudrons autant pour ses qualités gustatives que pour ses propriétés médicinales.
Je vous invite à rencontrer cette merveilleuse ressource de bienfaits, de beauté et de plaisir à travers les lignes qui vous suivre, à commencer par quelques informations sur ses usages populaires et le symbolisme que porte ce « passeur des mondes », puis je vous partagerai ses quelques propriétés médicinales et remèdes traditionnels en herboristerie, pour enfin éveiller vos sens avec quelques délices pour poétiser votre cuisine. En fin d’article, vous trouverez une description botanique détaillée afin de pouvoir le reconnaître en toute sécurité, et éviter de le confondre avec le sureau yèble, toxique à la consommation.
Ethnobotanique
Le sureau, Sambucus nigra, est un arbuste très répandu en Europe appartenant à la famille des adoxacées. Le nom latin Sambucus provient probablement du grec sambukê qui désignait chez les Grecs une flûte ou une harpe ; en effet, les tiges creuses du sureau permettaient de les utiliser comme instrument de musique. En Slovaquie, on utilise les jeunes rameaux que l’on a évidé pour confectionner de longues flutes appelées fujara, ou encore des konckova, un style de flûte traditionnelle plus petite utilisée par les bergers.
la flûte est également présente dans la tradition celtique ; les druides auraient également utilisées des flûte à partir d’écorce de sureau (« ruis ») pour communiquer avec les âmes défuntes. En effet, pour les celtes, le sureau était associé à la mort. Serait-ce parce qu’il est l’un des premiers arbres dont les feuilles s’épanouissent au printemps et l’un des derniers à les perdre à la fin de l’automne, ce qui le rend si proche de cette transition entre l’obscurité et la lumière, entre l’hiver et le printemps, entre la mort et la renaissance d’un nouveau cycle ?
Dans l’antiquité germanique, le sureau serait rattaché à la déesse de la terre Frau Holda. On raconte que la déesse habitait le tronc d’un sureau noir, l’arbre servant de portail vers son royaume souterrain. Le sureau en allemande se dit Hollunder, ce qui pourrait nous faire penser à Holda, et est depuis toujours dans la croyance populaire considéré comme un portail vers le monde sous-terre, et était utilisé comme protection contre les énergies malfaisantes en la détournant sous la terre.
Dans les montagnes des Pyrénées orientales ou en catalogne, on clouait des bouquets lors de la fête de la Saint-Jean pour se prémunir des mauvais sorts, et la croyance voulait que s’endormir sous un sureau noir pouvait rendre les rêves plus érotiques, ce qui n’est pas surprenant quand on connait son parfum si suave.
Le sureau est appelé l’arbre aux fées, et inspira le conte de Hans Christian Handersen « la fée du sureau ». Ce surnom inspirera également le nom d’une recette de limonade obtenue par fermentation aujourd’hui bien connue : le champagne des fées (recette détaillée plus bas).
Récolte, séchage et conservation
La floraison du Sureau est aussi un moment particulier que j’affectionne beaucoup, car il est suivi de très près par la rose sauvage, et annonce une nouvelle porte dans la saison du printemps, qui devient plus sensorielle, plus sensuelle, plus amoureuse… On s’embaume, on s’enivre, et les désirs palpitent dans les yeux …
Les fleurs se récoltent directement sur l’arbre, par temps sec, en essayent de ne prélever que les ombelles, et ce juste avant qu’elles répandent leur pollen. Il est préférable d’enlever un maximum de « tige » vertes au niveau des corymbes, celles-ci pouvant donner un goût amère aux différentes préparation. Il convient de les faire sécher dans un pièce à l’ombre, bien ventilée, à une température maximum de 40C°. Elles doivent sécher rapidement afin de ne pas brunir, et se conserver dans un bocal hermétique car elles reprennent facilement l’humidité, à l’abri de la lumière. Récoltées et séchées dans de bonnes conditions, elles se conservent de 6 mois à un an.
Pour utiliser les fleurs fraîches, il vaut mieux laisser à l’ombre bien étalées environ 1h, afin de laisser le temps aux insectes de trouver refuge ailleurs.
Propriétés médicinales des fleurs de sureau
Le sureau est réputé faire baisser la fièvre et augmenter la sudation, soulager les maux gorges et les sinus, ou encore favoriser la diurèse et ainsi soulager les rhumatismes. Mais la distinction est rarement faite entre les différentes parties du sureau, à savoir les fleurs, les feuilles, les baies et l’écorce, et leurs différentes propriétés respectives. Pour un usage familiale, nous utilisons en herboristerie uniquement les fleurs et les baies, mais ces dernières feront l’objet d’un autre article car le sujet est vaste et passionnant.
Les propriétés antigrippales du sureau seraient dues notamment à certains phytoconstituants que l’on retrouve surtout dans les baies (ainsi que les feuilles et l’écorce, mais que l’on ne va pas utiliser en raison de leur toxicité plus élevée). Les fleurs présentent peu de propriétés antivirales efficaces contre la grippe. Ces phytoconstituants inhibetaient la neuraminidase, une enzyme utilisée par le virus de la grippe pour pénétrer nos tissus et nos cellules et s’y développer.
Les fleurs de sureau sont considérées comme diaphorétiques, et donc utilisées pour faciliter la transpiration, car on pense que leur utilisation sous forme d’infusion permet d’ouvrir les pores de la peau, favorisant ainsi la sudation nécessaire au bon déroulement d’une fièvre, permettant par ailleurs l’élimination de certaines toxines. Est-ce réellement grâce à ses fleurs ou simplement par le fait de boire de l’eau chaude lorsque l’on a de la fièvre ? Je vous invite à expérimenter sur vous même l’usage d’infusions de fleurs de sureau et l’usage d’eau chaude, ainsi vous pourrez vous faire votre propre avis !
Egalement diurétique, elles sont également traditionnellement utilisées pour favoriser la diurèse et l’élimination des toxines hydrosolubles, et soulager les douleurs articulaires. Elles auraient également une action vulnéraire (cicatrisante) légère, et, par leur astringence, seraient intéressantes pour évacuer les excès de mucus des voies respiratoires. Ainsi on les consomme régulièrement en cas de toux et mal de gorge avec mucus abondant.
Vous lirez peut-être dans la littérature que le sureau est émollient et adoucissant, et donc efficace contre les toux sèches, ce qui peut sembler contradictoire. Et bien non, car on parle ici des baies, qui contrairement aux fleurs, sont en effet plutôt émollientes.
Selon le docteur Daniel Wuyts, la sambunigrine, un glucoside cyanogénique, faiblement présent dans les fleurs, et surtout présent dans les baies, est responsable de l’action diaphorétique du sureau(*) ; Je n’ai rien trouvé dans la littérature pouvant le confirmer. Par contre on sait que la sambunigrine est responsable de la toxicité du sureau lorsque l’on consomme les baies crues, les feuilles ou l’écorce. La consommation de fleurs sous toutes ces formes ne présentent par contre aucun danger.
En usage externe, on l’utilise également pour la réalisation de collyre destiné à soulager les inflammations des yeux, les conjonctivites, les suppurations et les orgelets. Pour cet usage, il est important de récolter les fleurs avant que les étamines aient relâchées leur pollen, car celui-ci est irritant et pourra causer des allergies.
(*)propriétés diététiques et médicinales de nos aliments et épices, tome 1
Quelques préparations d’herboristerie traditionnelle
Les fleurs de sureau se consomme facilement en infusion, tant pour leur goût délicieux que pour leurs propriétés vertueuses. Pour réaliser l’infusion, on pourra utiliser les fleurs fraîches ou sèches, à raison d’environ 30gr de fleurs fraîches par litre. Il suffira simplement de faire chauffer votre à 70-80C°, puis de la verser sur vos fleurs et de laisser infuser 10 minutes, avant de filtrer et de déguster.
Le vinaigre de sureau est également délicieusement aromatique. Il suffira de remplir un bocal de fleurs sèches, puis de verser du vinaigre de cidre de pomme biologique non pasteurisé par dessus, et de refermer le bocal. Il est préférable d’éviter les couvercles en métal, car ceux-ci s’oxyde facilement. Les bouchons de liège, ou encore les bocaux avec un couvercle en verre conviennent très bien. Pour favoriser l’extraction des principes actifs, on remue un peu tous les jours, puis au bout de 4 semaines, il ne reste plus qu’à filtrer la préparation, et la conserver au frais. Pourquoi des fleurs sèches ? Car les fleurs fraîches contiennent de l’humidité et vont diluer la préparation, ce qui augmente le risque de moisissure.
Pour la version oxymel, on peut ajouter du miel au moment de la macération. Certains herboristes remplissent leur bocal avec une part de vinaigre et une part de miel, d’autres préfèreront n’ajouter qu’un tiers de miel pour deux tiers de vinaigre. L’ajout de miel offre une délicieuse douceur à l’acidité du vinaigre, en plus de ses propriétés médicinales qui viendront compléter celles du sureau et du vinaigre surtout en cas de rhume et refroidissement, et sera souvent très apprécié des enfants.
Le sirop de fleurs de sureau est également un incontournable, que ça soit pour agrémenter nos desserts ou aromatiser nos boissons, ou encore comme sirop pour apaiser les maux de gorge et dégager les sinus. Pour cette recette, on réalise une infusion très concentrée avec un maximum de fleurs, puis on laisse infuser durant quelques heures. Après avoir soigneusement filtré la préparation, on pèse le liquide, puis on y ajoute du sucre (de préférence un sucre complet, riche en minéraux) à raison d’une 1,5 fois son poids. Donc pour 1 kg de liquide, on ajoute 1,5 kg de sucre. On laisse ensuite réduire la préparation à feu doux jusqu’à obtention d’une texture sirupeuse, puis on embouteille le sirop dans des contenants parfaitement stérilisés. Correctement réalisé, ce sirop peut se garder plus d’un an, surtout s’il est conservé au frais.
L’ajout de sucre est souvent perçu négativement. Mais un apport suffisant de sucre est primordial pour assurer une bonne conservation et éviter que votre préparation fermente. Notez qu’il ne s’agit pas non de consommer des quantités importantes de sirop, et même pour un usage thérapeutique, on parle de quelques cuillères à soupe par jour, ce qui représente une quantité de sucre assez faible. Le dernier point positif est que le sucre semble améliorer la rapidité de l’absorption de certains phytoconstituants, ce qui est plutôt intéressant quand on cherche une action rapide. Il est possible de remplacer le sucre par du miel, mais celui-ci étant plus humide, il faudra en ajouter une quantité supérieure pour éviter une fermentation (pour mon exemple plus haut, 1,8kg sera un minimum), ce qui peut représenter un coût élevé. Par ailleurs, le miel perd ses propriétés au dessus de 37C°, il faudra donc impérativement surveiller la température de cuisson.
LES RECETTES GOURMANDES
Les fleurs et les fruits du sureau noir sont traditionnellement utilisées pour de nombreuses préparations médicinales et comestibles. On surnommait ces fleurs « vanille du pauvre » tant elles dégagent un parfum musqué, ce qui leur a valu une place d’honneur dans de nombreuses recettes de confiture, sirop, vinaigre et vin aromatisé, et c’est à ses fleurs que je vais rendre hommage aujourd’hui, les baies feront l’objet d’une autre publication plus complète.
Le traditionnel champagne des fées aux fleurs de sureau
Le champagne des fées est une boisson obtenue par fermentation naturelle grâce aux levures contenues dans les fleurs, Les anciens l’appelaient également la « surette ». Les réseaux sociaux ont largement contribués à faire revivre cette boisson et l’on peut aujourd’hui découvrir de très nombreuses déclinaisons, avec ou sans fleurs de sureau, bien que le terme « champagne des fées» est une référence au sureau en particulier, puisque celui-ci était nommé « l’arbre aux fées » dans le folklore.
Je vous partage une recette de base à partir des fleurs de sureau, vous pouvez ensuite y ajouter d’autres fleurs suivant l’inspiration du moment. Sachez que toutes les fleurs et les plantes, même si elles sont très parfumées, ne donnent pas forcément des préparations intéressantes. Le pissenlit que l’on voit apparaître ces dernières années donnent une préparation pauvre en goût et très amère à moins d’y ajouter beaucoup de sucre et d’agrumes, ce qui ne rend plus vraiment intéressant l’usage du pissenlit. Les plantes comme le lilas ou la violette, étant des fleurs dites « muettes », peuvent vite perdre leur parfum et devenir également rapidement amères si la fermentation durent au delà de trois jours, ce qui est souvent le cas puisque ce sont des fleurs printanière où la chaleur est souvent insuffisante pour lancer une fermentation efficace. Le tilleul donne par contre des résultats intéressants.
✧ Ingrédients ✧
Traditionnellement on utilise souvent du sucre, mais pour cette potion d’amour si suave, j’utilise à présent du miel, et encore mieux un miel de sureau dont la recette vous est partagé plus bas.
↠ 1 grand bocal transparent pouvant contenir au moins 2,5 à 3 litres de liquide
↠ environ 2,5 litres d’eau (de source, de préférence, mais faites au mieux )
↠ environ 200-220 gr gr de miel / ou 250 gr de sucre brun (bio)
↠ 2 ou 3 citrons (bio)
↠ une quinzaine d’ombelles de fleurs de sureau
✧ Recette ✧
Avant tout, récoltez vos fleurs de Sureau, en vous assurant qu’il s’agit bien du sureau noir, qui est un arbuste (Sambucus nigra), et non pas du sureau hièble, qui est une herbacée (Sambucus ebulus), et qui est toxique. En fin d’article vous trouverez plus de détails pour apprendre à les reconnaître et les différencier.
Ôtez ensuite soigneusement les tiges vertes du Sureau afin d’éviter l’amertume pour ne garder que les fleurs, puis on placez dans le bocal.
Pelez les citrons, coupez-les en tranches, ôter les pépins, ajouter les rondelles dans le bocal, puis ajoutez également le miel ou le sucre.
Recouvrez d’eau, et mélangez le tout avec une cuillère en bois.
Puis recouvrez votre bocal soit avec un tissu propre, que vous fixerez avec un élastique, ou si vous utilisez un bocal de type « Parfait », vous pouvez simplement refermer le couvercle en ôtant le caoutchouc.
Placez ensuite le bocal au soleil ( ou près d’une source de chaleur) pendant 3 à 7 jours, le temps de le fermentation. Il faudra remuer tous les jours avec attention.
Au bout de 3,4 jours (le temps de fermentation peut varier suivant s’il fait très chaud ou non) des bulles vont apparaître. Lorsque le mélange pétille bien, ça sera le moment de le filtrer et de le verser (à l’aide d’un entonnoir ) dans des bouteilles de préférence en verre, en laissant minimum 2,3 cm d’air.
A partir de ce moment, votre champagne des fées sera prêt à déguster. Si vous le laissez en bouteille encore quelque temps, la fermentation va continuer et pétiller encore plus. Attention cependant aux bouteilles qui peuvent exploser ! Pour éviter cela, on peut le conserver au frigo, ou dégazer régulièrement tous les jours.
Le fait que votre pétillant continue à fermenter après avoir été filtré et mis en bouteille peut être est dû la présence de sucre qui reste en dépôt dans le fond du bocal. Pour éviter le risque de bouteilles qui explosent à cause de cette fermentation qui continue, on pourra, au moment de filtrer, ne pas verser les dernier deux trois cm du bocal contenant ce dépôt de sucre. Cela vous permettra de conserver votre préparation un tout petit peu plus longtemps.
Personnellement, je ne garde jamais mon pétillant plus de 2 ou 3 jours ! J’aime les recettes saisonnières, et laisser mon palais découvrir et redécouvrir les nouvelles saveurs qui se déploient à travers cette danse végétale au fil des jours.
Pour en savoir plus sur les boissons pétillantes obtenues par fermentation et découvrir d’autres inspirations, je vous invite à découvrir mon article détaillé sur le sujet, vous y trouverez certainement de nombreuses questions à vos réponses !
Crème dessert féérique aux fleurs de sureau
✧ Ingrédients ✧ (pour 4 personnes)
✧ 500 ml de lait végétal
✧ 35 gr de fécule de maïs
✧ 40 gr de sucre ou de miel de Sureau (voir ma publication de miel de Sureau plus bas)
✧ 6-8 ombelles de Sureau
Vous pouvez aussi ajouter de la cardamome, cannelle, vanille, ou ce qui vous plaît !
✧ Préparation ✧
Prélevez délicatement vos fleurs de Sureau de leurs tiges, car celles-ci sont un peu amères et ne sont pas nécessaire pour notre préparation.
Gardez une petite tasse de lait végétal de côté, et chauffez doucement le lait restant, puis laissez-y infuser les fleurs de Sureau durant 30 minutes.
Filtrez le lait infusé.
Dans un saladier, mélangez le fécule de maïs et le sucre. Ajoutez la petite quantité de lait végétal froid que vous aviez mis de côté, jusqu’à ce que tout soit bien dissout.
Ajoutez ensuite ce mélange au lait infusé au sureau et laissez mijoter à feu doux jusqu’à obtenir une consistance bien onctueuse.
Versez le tout dans 4 jolies verrines, décorez de fleurs de sureau et éventuellement de chocolat râpé ou de cacao.
✧ Version chocolat ✧
J’utilise exactement la même recette, et j’ajoute simplement 50 gr de chocolat noir ou du cacao amer en poudre tout à la fin de la préparation, donc au moment où je remets le lait chaud à chauffer pour le mélanger avec la préparation au fécule de maïs.
Miel de fleurs de sureau
Je consomme assez peu de miel car c’est pour moi une matière noble que j’utilise très occasionnellement pour quelques remèdes à base de plantes, étant trop touchée par les abeilles qui disparaissent de plus en plus chaque année. Néanmoins j’apprécie de temps en temps réaliser quelques miels de plantes et de fleurs lorsque je peux en trouver chez des apiculteurs de la région. Je le chois toujours biologique et non pasteurisé afin qu’il garde toutes ses propriétés. Le miel a par ailleurs la merveilleuse vertu de capter délicatement le parfum des plantes pour les sublimer !
✧Recette ✧
Cueillez vos fleurs de sureau, et enlevez un maximum de petites tiges vertes afin d’éviter l’amertume dans votre préparation. Versez le miel doucement sur vos fleurs, en mélangeant délicatement afin d’ôter les petites bulles d’air qui se forment. Utilisez plutôt un miel liquide, comme le miel d’acacia, qui facilitera votre préparation.
Laissez ensuite votre miel reposer jusqu’au lendemain sans fermer complètement le couvercle afin de laisser les bulles d’air s’échapper. Vous pouvez ensuite fermer votre couvercle, et laisser macérer votre miel de sureau durant environ 3 semaines.
J’utilise toujours des plantes fraiches pour mes miels médicinaux, et jusqu’à présent je n’ai jamais eu de problème, mais vous pouvez aussi utiliser des pétales des fleurs de sureau séchées si vous préférez être rassurés quand à l’humidité qui pourrait nuire à la préparation.
Je ne filtre jamais mes miel médicinaux, je les utilise comme tel dans mes recettes.
Ce miel de sureau pourra servir simplement pour sublimer et/ou aromatiser vos infusions, ou pour préparer oxymel, sauce, dessert, et toutes sortes de préparations végétales.
Gourmandises aux fleurs de sureau
Pour cette recette il vous faudra également réaliser un délicieux miel de sureau au préalable, mais vous pouvez également utiliser du sirop de sureau. Les anglophones les appellent « energy balls », car elles sont en effet très riches en nutriments et donc un concentré d’énergie lorsque l’on ressent une baisse de tonus.
✧ Ingrédients ✧
✧ Environ une demi tasse de dattes
✧ Environ 2/3 de tasses d’amandes (préalablement trempées durant quelques heures)
✧ 2 cuillères à soupe de de miel de sureau ou de sirop de sureau
✧ 2 cuillères à soupe d’infusion de fleurs de Sureau (vous pouvez réaliser une tasse d’infusion, prélever deux cuillères à soupe, et déguster le reste avec vos gourmandises florales)
✧ des ombelles de fleurs de sureau fraîchement cueillies
Je ne suis pas très précise sur les quantités car je les confectionne vraiment à l’intuition. En général j’ajoute un peu plus d’amandes que de dattes, pour éviter que cela soit trop collant. Vois pouvez ajouter éventuellement des flocons d’avoine si vous souhaitez rendre vos boules un peu moins collantes et améliorer leur tenue.
Mixez les amandes le plus finement possible, ajoutez ensuite les dattes dans votre mixer, puis l’infusion et le miel de sureau, et mixez le tout. Ajoutez à la fin des fleurs de sureau que vous aurez prélevées de leurs corymbes, et mixez à nouveau quelques secondes.
Prélevez d’autres fleurs de sureau et étalez-les sur une assiette. Réalisez ensuite de petites boules avec votre pâte mixée, que vous roulerez ensuite dans ces fleurs de sureau.
Vous pouvez les dégustez ainsi, ou les placez au frigo quelques heures.
Reconnaissance botanique et risques de confusion
Le sureau noir, Sambucus nigra, est très simple à identifier, une fois que l’on a fait sa connaissance, il est impossible de le confondre.
Cet arbuste est très commun dans nos latitudes, et se plaît à pousser en zone tempérée dans les haies, sur les bords de chemin, les friches ou près des habitations. Le sureau aime les sols riches en nutriments et plutôt basiques !
Atteignant 4 à 6 mètres de haut, il est boisé, et présentera donc des rameaux ligneux. Rappelez-vous, ce sont ces rameaux que l’on utilisait pour réaliser certaines flûtes !
Son tronc et ses branches sont caractérisés par une écorce grisâtre et fendillée, et sa moelle est plutôt blanche et épaisse.
Ses tiges sont peu ramifiées, elles font donc peu de bois. Ses feuilles se présentent par 4 ou 6, chacune composée de 5 à 7 folioles. On les dit « imparipennée ». « impar » signifie paire et « pennée » signifie plume. Ainsi chaque feuille se présente des folioles opposées, soir l’une en face de l’autre, et se termine par une seule foliole apicale. La forme des folioles est ovales et acuminées : le sommet se termine brusquement en « acumen » , c’est à dire en pointe allongée et effilée. Cette caractéristique est également présente sur les feuilles de tilleul par exemple. Le lobe de chaque foliole est assez denté.
Ses fleurs, formant une fausse corymbe, se présente en corolles à 5 pétales soudés à la base, avec 5 étamines alternes à chacun des pétales, dont les anthères sont jaunes.
ATTENTION AUX RISQUES DE CONFUSION !
Le sureau noir, Sambucus nigra, peut être confondu avec le sureau yèble, Sambucus ebulus, qui iest toxique !
Avec un regard un peu aiguisé, on peut facilement les distinguer. Premièrement, le sureau noir comestible est boisé. Encore une fois, pensez aux flûtes celtiques que l’on fabriquait avec ses rameaux. C’est une plante vivace, et son cycle de vie peut durer de 50 à 100 longues années ! Le sureau yèble, lui, est une plante herbacée, il ne présente donc qu’une tige. De plus c’est une annuelle, et ne développera son cycle que sur une année, et sa tige disparaitra durant l’hiver, ce qui n’est pas le cas su sureau noir. Nous avons également vu que la forme des feuilles (les folioles plus exactement) sont plutôt ovales, et acuminée, se terminant donc en pointe allongée et effilée. Les folioles du sureau yèble ont plutôt une forme lancéolée et allongée, comme forme de « lame », et peuvent se présenter jusqu’au nombre de 13.
Les étamines des fleurs du sureau yèble auront également une couleur plutôt rosée. Enfin, Ses fleurs et ses baies se présentent vers le ciel, tandis que les baies du sureau noir pendent lourdement vers le sol. Voici quelques images du sureau yèble pour illustrer toutes ces différences.
Sources :
Le chemin des herbes, Thierry Thévenin
Plantes sauvages, comestibles et toxiques, guide Delachaux, F. Couplan & E. Styner
Propriétés diététiques et médicinales de nos aliments et épices, tome 1, Daniel Wuyts
www.altheaprovence.com
https://biologie.ens-lyon.fr/ressources/Biodiversite/Documents/la-plante-du-mois/le-sureau-noir
https://www.tela-botanica.org/bdtfx-nn-60241-synthese
https://www.le-sureau.org/secrets-du-sureau.html