Secrets de pâquerette, des saponines intéressantes en macérat huileux
Dans la tradition populaire, la pâquerette est utilisée en huile de massage pour galber le buste ainsi que pour favoriser la cicatrisation des plaies légères. Plus récemment, on lui prête également des propriétés similaires à l’arnica dans le traitement des ecchymoses, hématomes, contusions, …
Les études autour de la pâquerette, Bellis perennis, sont de plus en plus nombreuses. Néanmoins à ce jour, rien ne semble démontrer l’usage de la pâquerette comme ayant des propriétés semblables à l’arnica (Arnica montana).
Jean-Michel Morel mentionne la présence de pyoline (polyacétylène), que l’on retrouve également dans l’arnica (mais aucune référence sur le sujet). Les textes anciens ne démontrent pas plus une tradition dans cet usage.
Une étude mentionne également une activité anti-microbienne des polyacétylènes de la pâquerette. (1)
D’autres études ont par contre démontrées la présence de saponines favorisant la synthèse du collagène, particulièrement via un extrait dans l’ethanol (2)
Les saponines ont un effet émulsifiant.
Cette propriété nous intéresse particulièrement pour la réalisation de galénique. Les saponines attirent à la fois des molécules polaires et non polaires, et vont donc attirer des substances qui à l’origine sont peu solubles dans un solvant polaire (eau) ou non polaire (huile).
Dans un macérat huileux, leur présence va favoriser l’extraction de molécules qui sont théoriquement moins solubles dans l’huile, comme les mucilages par exemple.
Pour optimiser l’extraction de tous ses constituants, il est également intéressant de passer par un intermédiaire alcoolique lors de la préparation d’une huile infusée, ou de réaliser un baume ou une crème sur base d’un macérat huileux et d’ajouter 5 à 10 % d’alcoolature de pâquerette.
Ceci en plus d’avoir une activité favorisant la production de collagène (voir étude précédente).
Pour optimiser l’extraction de tous ses constituants, il est également intéressant de passer par un intermédiaire alcoolique lors de la préparation d’une huile infusée, ou de réaliser un baume ou une crème sur base d’un macérat huileux et d’ajouter 5 à 10 % d’alcoolature de pâquerette.
D’autres saponosides, également de saponines, sont présents dans toute la plante.
Ils permettraient de dégager les bronches et de faciliter l’évacuation de mucus. Les anciens préparaient un vin de pâquerette pour traiter les affections respiratoires.
Elles peuvent par conte irriter la muqueuse du système digestif à forte dose.
Bibliographie :
(1)https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/9434600/
(2)https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0031942215001727
Graphique des phytoconstituants : https://www.mdpi.com/1420-3049/28/23/7716
Traité pratique de phytothérapie, Jean-Michel Morel
Pharmanognosie, phytochimie des plantes médicinales, Jean Bruneton