L’une des principales activités du Jardin Alchimique s’articule autour des plantes médicinales. Je les cueille à l’état sauvage, je les cultive dans un jardin, je les fais sécher dans un séchoir artisanale ou je les transforme en diverses préparations. Je réalise des remèdes médicinaux comme des sirops, vinaigres, miels, alcoolatures, teintures, baumes, crèmes, cérats, onguents, élixirs floraux, macérats huileux, … Les plantes médicinales font également partie de ma cuisine végétale et thérapeutique, les recettes à base de plantes ne manquent pas, du plus simples au plus raffinés, en passant par les traditionnelles gomasios, sels de plantes, sirops crus et sirops traditionnels, oxymels, pestos, etc. Je distille également certaines plantes sur un petit alambic en cuivre, et réalise différents élixirs spagyriques et autres potions. Vous trouverez d’ailleurs sur ma page facebook et mon compte instagram de très nombreuses recettes que je vous partage au fil des saisons depuis plusieurs années.
J’aime aborder le monde végétal avec poésie, respect et simplicité, et recevoir leurs médecines par une approche sensorielle. A travers leurs textures, leurs parfums, leurs couleurs, leurs saveurs, j’apprends à aiguiser mes sens pour les comprendre au delà d’une vision matérialiste de la vie. Lorsque je goûte l’amertume de l’armoise, je peux sentir qu’elle me fait saliver, stimule ma digestion apaise mon plexus solaire. L’astringence de la reine des prés au contraire assèche mes papilles gustatives, resserrent les tissus du corps, mais resserre également les liens entre les êtres et les mondes.
La transmission est également au coeur de ma pratique, et je partage régulièrement de nombreux stages et ateliers pour allier théorie et pratique, sagesses traditionnelles et recherches scientifiques, afin de retrouver pleinement notre autonomie et développer notre résilience. Je suis persuadée que l’herboristerie est au coeur de cette transition que l’humanité traverse, et qu’elle peut nous aider non seulement à retrouver les gestes simples d’une santé holistique et durable, mais aussi à retrouver les racines que nous avons perdus, nous reconnecter aux cycles naturels de la vie, et laisser fleurir à nouveau la connaissance ancestrale des médecines de la Terre.











Cueillir en conscience
J’accorde une attention très particulière à ne récolter que le strict minimum, et uniquement lorsque j’en ai réellement besoin. Je veille également à cueillir des plantes dont je sais qu’elles auront de réelles propriétés, où qu’elles auront réellement un goût intéressant pour ma cuisine. A titre d’exemple, je ne vais pas réaliser de gelée de pissenlits car les fleurs n’ont aucun intérêt gustatifs, si ce n’est pas l’ajout d’agrumes dans la recette couramment utilisée, ou encore réaliser des chatons de noisetiers au chocolat alors que les chatons n’ont aucun goût de noisette et encore une fois aucun intérêt gustatif (mais sont pourtant une source de nutriments pour les premiers insectes et pollinisateurs au début du printemps), ceci afin de ne pas impacter la nature pour des envies qui relèvent plus d’un phénomène de mode que d’un réel usage traditionnelle des plantes. Cette approche, qui peut paraître excessive pour certains, est pour moi importante, car ce qui est excessif, c’est de vivre à une époque où nous avons complètement dévasté la planète au point de mettre en péril l’avenir de nos enfants. La cueillette en conscience est une base pour vivre en santé et en harmonie sur cette merveilleuse planète, tentons de trouver le geste juste et que chacun de nos pas embrassent la Terre.










Teinture sauvage et végétale
Vers 2011, j’ai découvert la teinture végétale. J’étais à l’époque créatrice textile et responsable de ma toute première marque appelé “Restons Simples”, non sans rappel avec la dénomination latine Simplicis herbae ,faisant référence aux ” Simples” que sont nos plantes médicinales. Etant déjà passionnée par le végétal et formée en herboristerie traditionnelle depuis quelques années, je me suis plongée dans cette pratique, privilégiant petit à petit les fibres naturelles au sein de mon activité de styliste et artisane. Le coton est une fibre certes naturelle, mais peu écologique, car elle est très gourmande en eau, et beaucoup de producteurs ont recours à des produits chimiques qui se répandent dans les sols. Je me suis tournée de plus en plus vers le chanvre, à l’époque encore très peu connue, une fibre très facile à cultiver, ayant peu de besoin et qui régénère le sol ù il pousse. La difficulté par contre est son tissage pour en faire une fibre textile, qui est un peu plus délicate, mais tout à fait faisable. Je travaillais également avec le lien, et différentes fibres comme l’ortie. Petit à petit, mon projet a été rebaptisé Machii, en hommage aux hommes et femmes guérisseuses du Chili, travaillant particulièrement avec l’énergie de la Terre dans leurs soins. Je me suis formée à la teinture végétale auprès de Anne Weis, Valentine Donck, Martine Bourlée et Michel Garcia.
En 2017, j’ai ressenti l’appel de me consacrer plus à mon métier d’herboriste, et j’ai effectué un nouveau virage dans mon activité professionnelle en créant le Jardin Alchimique, auquel je me consacre pleinement. Sur ce chemin, les plantes tinctoriales sont revenus à moi, et je redécouvre aujourd’hui une nouvelle approche singulière des plantes à couleur. Je m’initie aujourd’hui à de nouvelles techniques qui ne demandent plus de chimie agressive comme l’usage d’alun, un mordant jugé indispensable en teinture végétale. Cela demande une fois de plus du temps, de la patience, et de revenir à une pratique proche de la terre. Cette dynamique est impossible à marier avec un objectif commercial, même à petit échelle, tant elle demande du temps et de la disponibilité si l’on souhaite faire les choses correctement, c’est pourquoi la teinture végétale est aujourd’hui pour moi une pratique dont je ne souhaite pas faire commerce, et que je pratique dans mon quotidien avec humilité, respect et simplicité.




