
Le mimosa a-t-il des propriétés médicinales ?
Depuis quelques jours je reçois plusieurs messages et commentaires de personnes me demandent comment réaliser un macérât huileux ou un baume de mimosa.
Je suis un peu surprise de cet engouement car il ne s’agit pas d’une tout d’une plante utilisée pour d’éventuelles propriétés thérapeutiques.
Je vous partage donc cet article pour répondre en une fois à plusieurs questions qui m’ont été posées et pour vous faire un portrait de ce bel arbre annonciateur de printemps.
Il existe plusieurs variétés de mimosas, du genre “ Acacia“, de la famille des fabacées. Le mimosa est un arbre qui fut importé d’Australie, et qui à l’état sauvage est très envahissant. Pour contrer cela, on retrouve aujourd’hui majoritairement des cultivars greffés sur des pieds de différents espèces qui n’engendreront pas de rejets.
La plupart des Mimosas que nous retrouvons dans le sud de la France sont l’espèce “Acacia dealbata“. Ce Mimosa nous pare de ses pompons dorés et de son parfum enivrant. Malheureusement le parfum est difficile à saisir, car ses fleurs “muettes”, à l’instar du Lilas par exemple. Néanmoins avec quelques subtilités il nous est possible d’en capturer un peu de sa fragrance, notamment avec l’infusion de ses fleurs dans du miel, je vous ai partagé tout un article précédemment sur le sujet.
On retrouve sur le marché une essence de Mimosa, issu de cet Acacia dealbata, qui n’est pas une huile essentielle mais un absolu, souvent obtenu par une extraction préalable dans de l’alcool. Comme pour tous les absolus, ceux-ci sont en essentiellement utilisés en parfumerie, et ne présentent pas de réelles propriétés thérapeutiques si ce n’est éventuellement de détendre le système nerveux, comme c’est le cas de nombreuses fragrances qui nous sont agréables, particulièrement les parfums sucrés et vanillés.
Il existe une autre variété de Mimosa, le Mimosa tenuiflora (ou Mimosa hostilis) qui est une variété d’Amérique latine, dont on utilise L’ÉCORCE et non la fleur, qui est par ailleurs une fleur dans les tons roses et qui n’a rien avoir avec notre mimosa aux couleurs d’or.
Cette écorce aurait des propriétés dermatologiques et justifierait une utilisation en cosmétique car elle favoriserait la régénération cellulaire.
Personnellement je n’utilise pas cette plante dans mes préparations végétales, car nous avons des plantes cicatrisantes bien plus locales et très efficaces. Je n’utilise pas non plus l’absolu dans mes cosmétiques et mes préparations car il est rare qu’il soit biologique et est souvent importé de loin, et à part son parfum cela n’apporte pas grand chose.
Si je souhaite me connecter à sa poésie, son énergie, sa vibration, j’apprécie simplement de passer du temps à ses côtés lorsqu’il est en fleurs. Les plantes ont chacune leur cycle, et nous apprennent le lâcher prise. Il n’est pas nécessaire de vouloir toujours tout cueillir, de vouloir toujours prendre quelque chose, je considère que la nature est là pour nous apprendre à Être plutôt qu’à Faire. Je sais que le Mimosa laissera place à de nouvelles fleurs comme le cerisier, le lilas, le sureau, etc., au fil du printemps, et c’est très bien ainsi. Si je souhaite réellement me relier au mimosa sur un temps plus long, je réaliserai un élixir floral qui ne nécessite que peu de fleurs. Respecter et préserver la nature autant que possible est très important pour moi, je ne cueille que ce qui est nécessaire, cela fait partie de mon éthique. À la fois pour l’environnement, mais aussi pour m’entraîner à ne pas être constamment sous la pulsion de mes désirs éphémères et me relier à des actes et des intentions plus justes et plus alignées.
Bien sûr on ne peut pas comparer quelqu’un qui cueille quelques branches de Mimosa à des industriels qui rasent des forêts et déversent des tonnes de déchets toxiques dans la nature. Néanmoins aujourd’hui chaque geste compte. Nous avons perdu 70 % de la biodiversité en moins d’un siècle. Le taux d’extinction est jusqu’à 200 fois plus élevés que ce qui serait attendu sans intervention humaine.
Avec les réseaux sociaux, aujourd’hui les conséquences de nos actes sont encore plus grandes. Nous influençons beaucoup plus de monde par ce que nous publions et cela peut avoir des répercussions énormes, jusqu’à créer des effets de mode important. J’invite donc chacun et chacune à agir en conscience car nous serons peut-être la génération qui verra disparaître les dernières abeilles. Dès lors, pour moi il est évident que je ne cueillerai pas de plantes pour en réaliser des macérâts huileux si cette préparation n’a pas de réelles propriétés médicinales, outre celle de l’huile utilisée pour réaliser le macérât, comme l’huile d’amande douce par exemple qui est très nourrissante.
En vous souhaitant un bel éveil printanier, emplit de douceur et de suavité avec le Mimosa,
Jess
Herboriste et Poétesse
________________________________________________
Sources :
– Pharmacognosie, phytochimie des plantes médicinales , 5ème édition, Jean Bruneton
– Vidéo sur la culture du Mimosa : https://youtu.be/Ufem-JzRWx4