L’eau de Violette, Viola odorata

La violette est une petite plante de la famille des Violacées (comme la pensée sauvage) qui aime la fraicheur des sous-bois et un sol riche et humus. Il existe une multitude de variétés, parfois très odorantes, parfois moins, parfois pas du tout, parfois d’un mauve violet intense, parfois plutôt rosée voir blanche.

On utilise traditionnellement ses fleurs notamment en sirop pectoral, mais ce sirop est également largement apprécié pour pour ses qualités gustatives incomparables, ce qui intéressant pour faire profiter de la médecine de la violette aux enfants !

Ses fleurs contiennent des mucilages, qui sont des polysaccharides, et auront une action émolliente, tout comme ses feuilles. Les deux conviennent pour un usage médicinal en herboristerie afin d’en préparer des remèdes. L’eau de violette est particulièrement intéressante si l’on souhaite profiter de ces mucilages pour adoucir la peau et les muqueuses (gorge, estomac, intestin, vessie) car la particularités de ceux-ci est de gonfler au contact de l’eau. Ils formeront ainsi un film protecteur sur les zones à traiter et apaiseront les états inflammatoires. Par cette action, la violette pourra avoir également une action légèrement laxative, surtout chez les enfants.

Très connue pour les maux de gorge, on utilise surtout la violette lorsqu’il y a de la sécheresse et de l’irritation dans les voies respiratoires supérieurs et en cas de toux sèche. Vous retrouvez peut-être parfois dans certains ouvrages qu’elle est utilisée en cas de toux grasses lorsque les poumons sont encombrés, mais on parle dans ce cas de la racine, qui avait une action plutôt irritante et vomitive. Aujourd’hui la racine n’est plus utilisée en herboristerie à cause de cette toxicité peu agréable.

Cazin et Fournier la mentionnent également comme sudorifique, c’est-à-dire qui favorise la sudation.

La violette est bien connue également en cataplasme pour les gerçures au niveau des seins.

Durant l’antiquité elle était également utilisée pour soulager certains maux de tête. L’école de Salerne déclarait : « Pour dissiper l’ivresse et chasser la migraine, la violette est souveraine : d’une tête pensante elle ôte le fardeau, et d’un rhume fâcheux délivre le cerveau ».

Pour profiter de ses bienfaits sans en perdre son parfum délicat, l’eau de violette infusée à température ambiante durant une nuit reste l’une de mes préparations préférées ! Je la laisse parfois à proximité d’une source de chaleur pour favoriser une meilleure extraction, mais je privilégie une action lente et en douceur, tout comme son action thérapeutique !

La recette est très simple, il suffit de cueillir une belle poignée de violette bien parfumée (si possible), de les déposer dans un bocal ou un joli récipient, puis de recouvrir d’environ 500 ml d’eau. Laissez infusez toute une nuit, puis dégustez ! Vous pouvez éventuellement ajoutez une eau légèrement chaude (40 degrés), mais pas plus afin de ne pas perdre sa précieuse fragrance !

En vous souhaitant une belle rencontre avec la violette,
Jess

Herboriste et Poétesse
www.jardinalchimique.com
www.herboristeriesensible.com

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