Miel de Tussilage et la voix du Soleil

Mon coeur a bondit de joie cette après-midi en apercevant ces petits soleils dorés au loin dans un forêt qui accueille encore le gel la nuit ! Le Tussilage est l’une des premières fleurs qui s’offre au printemps, symbole de renouveau et de renaissance. Elle incarne pour moi cette belle alchimie, cette œuvre au noire traversée dans le silence, pour s’offrir à la vie, lumineuse, pleine de soleil.

 

Elle inspire également une énergie de résilience, celle qui nous pousse à aller de l’avant, à manifester et mettre en place le début d’un nouveau projet, après une longue période de gestation.

 

Au Moyen Age elle était baptisée ” filius ante patrem”, qui signifie ” le fils avant le père”, pour illustrer sa caractéristique particulière de fleurir avant l’apparition de ses feuilles (ce qui permet de la reconnaître du pissenlit).

 

Le Tussilage est traditionnellement utilisé en herboristerie pour ses fabuleuses propriétés expectorantes et calmantes pulmonaires. On l’appelle Tussilage en référence à ses propriétés “antitussives”, non pas parce qu’il empêche la toux, mais plutôt parce qu’il favorise une bonne toux productive et efficace, en favorisant l’évacuation du mucus et de l’humidité (ce qui n’est pas très étonnant quand on dégage une lumière si réchauffante, tout en calmant les muqueuses inflammées. Il sera indiqué en cas de laryngites, trachéites, rhumes, bronchites, à la suite d’une grippe, et il est également très utilisé en cas de toux des fumeurs. D’ailleurs ceux-ci apprécient d’utiliser les feuilles de tussilage pour en faire un tabac à fumer.

 

Bien que je ne favorise pas cette pratique, il fut très utilisé en médecine populaire, et il serait également efficace pour les personnes asthmatiques, en faisant brûler les feuilles sur des braises ou du charbon pour en respirer la fumée.

 

On dit que c’est une plante qui donne une “belle voix”, et il est vrai que je la ressens éclaircir notre parole en amenant de la clarté et de la chaleur dans notre communication. Il libère les “stagnations”, des non-dits ou des peurs non exprimées, accumulés dans la gorge et les poumons, et libère l’énergie solaire du plexus pour rayonner à travers le chakras de la gorge, et manifester notre incarnation par le verbe. Elle nous permet de nous relier vers l’extérieur, de créer des liens, de communiquer, et comme dit plus haut, de mettre en action nos projets qui étaient restés en hibernation, pour oser aller à la rencontre de l’autre en communiquant notre vérité.

 

Il pourrait être une belle association avec la rose, qui nous permet de communiquer, de nous exprimer à partir de notre coeur.

 

Par son action adoucissante des muqueuses, il pourra être intéressant également en cas d’ulcère gastrique et amener de la douceur lorsqu’il y a des nœuds émotionnels qui se cristallise dans le système digestif.

 

Dans tous les cas, il est recommandé de ne l’utiliser qu’à très court terme (maximum 10-15 jours), étant donné la présence d’alcaloïdes pyrrolizidiniques, qui ont une toxicité sur le foie (comme la consoude, mais selon les études en moindre quantité, bien que cela soit très difficile d’évaluer la quantité des principes actifs d’une plante suivant le sol ou elle pousse, la période de cueillette, la partie de la plante, etc.).

 

J’ai personnellement été assez frileuse dans mes premières années d’herboriste à utiliser le tussilage pour cette raison, ayant un foie très sensible, mais ce que j’apprécie avec les plantes, c’est leur capacité de nous enseigner leur message si l’on apprend à les écouter… Le tussilage à une floraison assez courte, ce n’est pas une plante que l’on va rencontrer durant toute la saison du printemps, et elle nous enseigne donc à ne l’utiliser qu’en petite quantité.

 

Eventuellement, par précaution, nous pourrons l’associer avec des plantes hépatiques, comme le chardon marie, le romarin, ou le curcuma. Vous pouvez retrouver plusieurs articles sur ma page concernant le foie.

 

 

✧ MIEL DE TUSSILAGE ✧

 

Le miel ayant de merveilleuses vertus pour la gorge, j’avais envie de l’associer au tussilage pour mettre en valeurs ses propriétés expectorante et adoucissante. C’est aussi un joli remède pour adoucir la voie – la voie – favoriser une bonne communication, mettre de la lumière dans nos relations et dans l’expression de nos sentiments. J’aime particulièrement cette association avec le miel de rose que je vous ai déjà présenté sur ma page.

Après avoir récolté quelques fleurs de tussilage, je les laisse pré-sécher quelques heures afin qu’il n’y ait pas trop d’humidité dans ma préparation, ce qui pourrait faire fermenter le miel ou favoriser la moisissure à la surface. Il est nécessaire de verser le miel en plusieurs fois, et ben mélanger entre chaque, les fleurs ayant tendance à remonter. On veillera également à bien remplir le bocal de miel jusqu’à la surface, afin d’éviter tout risque de moisissure au contact de l’air. Je laisse macérer mon miel de tussilage une quinzaine de jours en remuant régulièrement, avant de le consommer dans mes infusions ou encore dans mon porridge du matin.

 

 

Etant une des premières fleurs mellifères nourricières pour les insectes à la sortie de l’hiver, je vous invite de tout coeur à être attentif à ne récolter que ce dont vous avez besoin, et à laisser un maximum de plantes pour les insectes et pollinisateurs qui en ont grandement besoin…

 

 

En vous souhaitant de belles cueillettes, en conscience, et une belle rencontre avec la médecine du tussilage !

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