L’hiver alchimique
Pendant que les jours raccourcissent, je me laisse doucement glisser vers mon intériorité, comme lorsque l’on se glisse sous une couverture chaude.
Les premières gouttes cristallines figent le temps, comme l’échos d’un lointain souvenir printanier.
Je sens le froid vif et tranchant traverser mon corps et figer mes muscles, pour maintenir la chaleur autour de mon coeur. Comme lorsque l’on peut recevoir parfois l’épine d’une parole acérée.
Mon être se resserre, se rassemble, comme pour protéger l’écrin d’une flamme intérieure, à l’image du monde végétal qui semble rassembler son feu intérieur vers ses racines, au creuset d’une forge sous une terre en apparence froide et inerte, pour y polir le diamant philosophale d’un coeur qui sera prêt à éclore au printemps prochain.
L’hiver, silencieux, ne serait-il pas une saison alchimique, ou dans le secret d’un souffle tranquille chacun rassemble la quintessence de son être afin d’en révéler l’éclat délicat, mais si puissant au milieu de l’obscurité ?
Les étoiles ne sont visibles que la nuit.
Jessica
Herboriste & Poétesse
