Herboristerie sensible et poétique, populaire et scientifique
Le Jardin Alchimique porte la vision d’une herboristerie sensible et poétique, d’une tradition folk et populaire, tout en valorisant une connaissance minutieuse de l’infiniment petit qui réside au sein de nos belles alliées végétales, à savoir l’étude de la pharmacognosie, autrement appelée la chimie verte. Etudiant et pratiquant l’herboristerie depuis 2008, mon approche se veut parfois teintées de sensibilité et de poésie, parfois plus rigoureuses et scientifiques, mais toujours proche de la terre, du vivant.
Une pratique de l’herboristerie paysanne et populaire, par le peuple et pour le peuple, loin de la mondialisation et de l’industrialisation à outrance. Une pratique proche de la terre, valorisant un territoire et ses artisans locaux.
Une herboristerie qui souhaite maintenir la tradition vivante, sans la laisser prendre la poussière sous des croyances dépassées. Une rigueur scientifique, des recherches approfondies, pour proposer des produits et des transmissions de qualité et prendre soin de chacun.
Renouer avec un sentiment d’appartenance au vivant, réenchanter notre quotidien et se laisser toucher par la beauté des plantes pour ressentir l’interdépendance de chaque espèce , redevenir sensible pour créer de nouveaux espaces de pensée et une nouvelle façon de nous relationner au monde
Herboristerie sensible et poétique®
A travers une approche sensorielle et poétique du monde végétal, je souhaite proposer un tissage de tendresse nous permettant de redevenir sensible et d’accueillir notre propre vulnérabilité, celle qui nous permet d’ouvrir notre cœur et de ressentir pleinement la nature vivante autour de nous, mais aussi de déployer dans notre vie une relation plus amoureuse et plus authentique avec le monde.
Afin de nous permettre de tisser ce lien d’amour avec le vivant, ma démarche est avant tout sensible, sensorielle et poétique, et s’enracine dans une présence au corps à travers le souffle, nous permettant d’affiner nos perceptions et nos ressentis avec la nature, mais aussi avec notre corps afin d’accueillir la tendresse amoureuse que l’on s’offre lorsque l’on choisi de tourner son regard vers l’intérieur. Sentir, goûter, observer, respirer, accueillir la danse des éléments qui se manifestent à chacune de nos sensations, retrouver nos racines avec le chant de la forêt et s’émerveiller au fil des saisons de chacune de nos rencontres avec le monde végétal nous offrant une multitude de possibilités de contempler notre sagesse intérieure.
J’aime aborder le monde végétal avec poésie, respect et simplicité, et les rencontrer par cette approche sensorielle.
A travers leurs textures, leurs parfums, leurs couleurs, leurs saveurs, j’apprends à aiguiser mes sens pour les comprendre et à les ressentir. Lorsque je goûte l’amertume de l’armoise, je peux sentir qu’elle me fait saliver, stimule ma digestion apaise mon plexus solaire. L’astringence de la reine des prés au contraire assèche mes papilles gustatives, resserrent les tissus du corps, mais resserre également les liens entre les êtres et les mondes.
Notre corps ne ment jamais, il exprime la vérité de notre intérieur sans détour. Il est un allié précieuse pour comprendre ce que notre mental a parfois du mal à entendre. Revenir à la sensorialité du geste, affiner l’écoute de plus en plus en subtile de nos sensations, permettre à notre souffle de se poser et d’ouvrir l’espace de notre cœur pour rencontrer en profondeur la sagesse de notre corps et nous incarner pleinement sur Terre. L’être humain, déraciné et coupé de la nature, s’est également coupé de son corps.
Ainsi, au fil des saisons je tisse entre les mots l’échos d’un murmure issu de la nature, que je vous transmets à travers mes textes et poèmes, à travers de belles préparations médicinales, à travers des créations textiles ou artisanales, à travers des œuvres corporelles et dansées inspirées par le monde végétal.
Rigueur et démarche scientifique
J’accorde une grande importance à la science, particulièrement à la biologie et la pharmacognosie, qui à mon sens permet d’approfondir les connaissances autour des plantes médicinales et de confronter des traditions empiriques à une approche moderne plus précise et plus adaptée. L’anthropologie est également une discipline importante à mes yeux, car elle permet de comprendre l’évolution humaine notamment autour des différentes médecines traditionnelles, et nous montre souvent que nous fantasmons énormément sur des pratiques dites « millénaires » qui en réalité correspondent peu à l’image que nous en avons aujourd’hui. La science permet de confronter mes croyances, d’élargir ma vision et de ne pas rester enfermée dans des concepts dogmatiques décorés d’empirisme, de tradition, ou même de toute nouvelle tendance à la mode. Je suis passionnée de médecine traditionnelle, sans perdre de vue que la tradition évolue au fil des âges, et comme le dit Aline Mercan dans son livre Aimer, cueillir et protéger nos plantes médicinales :
L’anthropologie a depuis longtemps montré que la tradition telle qu’on la présente nous en dit plus sur nos désirs actuels que sur ce que faisaient nos aïeux, mais cette valeur reste forte, surtout en période d’illisibilité de l’avenir et de dissolution des identités.
Au fil des années j’ai découvert qu’il y avait un point commun entre le scientifique et le poète : la curiosité. Cette curiosité qui les pousse en quête de ce mystère sous-jacent à la vie, l’explorer chacun de différentes manières.
Même si j’attache une grande importance à une approche sensible et sensorielle, je m’appuie autant que possible sur des données scientifiques, particulièrement quand je réalise différents produits à base de plantes ou quand j’aborde des sujets concernant la santé, l’anatomie ou la physiologie.
Je m’engage à être la plus transparente sur les usages revendiqués de mes produits ainsi qu’à travers les formations que je donne, en m’appuyant sur des bases scientifiques et sérieuses, tout en vous partageant ma sensibilité poétique du monde végétal. Je vous transmets également les usages traditionnels des plantes qui font partie de notre héritage culturel et populaire. Je ne suis par contre pas adepte de concepts new âge autour des plantes. Ma démarche et mon intention sont beaucoup plus simples et beaucoup plus épurées. J’observe la nature, je me laisse toucher par sa beauté, et je vous la retransmets à travers ma sensibilité artistique et les connaissances acquises par l’étude et l’expérience. Je me penche vers la terre, l’humus, l’humilité, pour tenter de la comprendre en tant qu’être humain, avec gratitude pour tout ce qu’elle nous offre.
Tradition folk et populaire, ethnobotanique
Le terme folklore est pour moi très évocateur, riche et profondément porteur de sens dans un monde hypermondialisé, uniformisé, ou la richesse culturelle s’est laissée engloutir par le profit, la mondialisation, et la consommation à outrance ou l’on tente de nous imposer un seul modèle de pensée unique.
La « culture folk » est aujourd’hui encore assez répandue à travers l’art, notamment la danse et la musique, car elle est va au-delà de la préservation de savoirs populaires. A mon sens, elle est un engagement politique fort, un positionnement face à cette mondialisation qui souhaite tout uniformiser, pour toujours aller plus vite, produire plus et consommer plus.
Le folklore n’est pas définissable. Depuis la création du mot, on a essayé de le définir et personne n’y est parvenu. (…) Parce que c’est une chose de l’ordre du vivant, quelque chose qui évolue. Ce qu’on peut lui trouver comme dénominateur commun c’est évidemment un mode de vie, un mode de pensée qui se différencie d’une culture dominante, quelque chose qui échappe à tout apprentissage scolaire, qui serait plutôt transmis de génération en génération, qui serait de l’ordre du collectif, de l’ordre de l’immatériel, quelque chose qui ne s’incarne pas nécessairement dans un objet. Les objets ne sont que des traces des témoins de ce mode de vie et de ce mode de pensée .
Jean-Marie Gallais
Aujourd’hui, je parlerai ainsi volontiers « d’herboristerie folk et populaire », en référence à un savoir issu du peuple et qui appartient au peuple, en opposition à l’industrie du marketing, aux effets de modes autour de la nature, à la production à outrance de compléments alimentaires, aux fast-foods, à l’alimentation transformée, à la production en masse d’objets industriels fabriqués avec des matériaux à l’autre bout de la planète. L’herboristerie folk ou populaire, c’est avant tout pour moi revenir à une démarche proche de l’ethnobotanique, qui vise à préserver les connaissances du peuple et permettre que ces connaissances restent entre les mains du peuple plutôt que de tomber sous le monopole de quelques industrielles. C’est préparer des remèdes à base de nos plantes locales, par des herboristes, cueilleurs, et paysans locaux, qui font vivre leur terre en valorisant des connaissances et des savoirs locaux. C’est rester proche de sa terre, de sa matière, de son produit, et élaborer des formules et des recettes d’herboristerie loin du marketing industrialisé favorisant le culte de plantes toujours plus exotiques, sans se soucier d’une réel efficacité, ni de la préservation de la ressource.
Œuvrer avec les plantes médicinales, c’est grandir au sein d’un environnement spécifique fait d’usages et de traditions qui se perpétuent grâce aux populations locales ayant fait le choix de préserver et d’évoluer avec des pratiques et des connaissances portant l’empreinte de leur territoire.
À travers une herboristerie folk et populaire, une herboristerie proche du peuple, de notre voisin, des habitants de notre village ou de notre quartier, mais aussi proche des êtres sensibles, animaux et végétaux qui y vivent, je soutiens également le métier de paysan herboriste, officiellement reconnu depuis octobre 2023, et les valeurs défendues par la fédération des paysans herboristes. Ma démarché s’élargit également à la paysannerie de manière générale pour la beauté de sa ruralité, mais aussi comme une nécessité face aux nombreux défis de notre époque qui menace la biodiversité mais aussi la liberté des individus. J’y intègre enfin tout ce qui à trait à l’artisanat éthique et local, au plus proche de la terre que nous pieds foulent chaque jour.
Cette perspective ne s’ancre peut-être pas toujours dans une démarche scientifique, et nécessite d’être contextualisée, mais s’inscrit avant tout dans une volonté de préserver un patrimoine populaire avant qu’il ne disparaisse soit sous les effets de mode, soit entre les mains de quelques industriels avides de profits.