Légende de pâquerette
Les premières pâquerettes commencent à éclore et forment les premières constellations printanières sauvages pour ouvrir un nouveau cycle. La sève montent dans les arbres, bientôt arrivera le temps de l’éclosion. Ce n’est pas encore tout de suite, patience… Les premiers pollinisateurs s’éveillent, les fleurs de Véronique scintillent de leur bleu azur, le chant des oiseaux s’intensifient…
La pâquerette est si commune, que l’on oublie presque de la regarder. Elle nous offre pourtant une palette de sensations. Son coeur rayonne d’un jaune chatoyant, en échos au soleil qui nous offre de plus en plus sa lumière et allonge nos journées.
Étant l’une des premières fleurs à éclore, elle rassasie les premiers pollinisateurs qui s’éveillent de leur dormance hivernale… Elle porte un symbole de joie et de renouveau. Découvrir les premières fleurs de pâquerette au printemps, c’est ressentir la vie qui frémit, impatiente d’ouvrir tout bientôt le bal des fleurs !
C’est cette raison qui m’a poussé à choisir la pâquerette pour ouvrir le cycle de transmission Les Infusions Silencieuses . La pâquerette sera notre muse pour nous accompagner dans ce passage entre la fin de l’hiver et le début du printemps, pour nous permettre de laisser éclore doucement nos intentions pour ce nouveau cycle, que les étamines de notre coeur puissent rayonner l’or de notre manifestation au monde.
Ce que disent les fleurs
Guidés par une étoile, à Bethléem, un jour
Des mages d’Orient, inspirés par des anges,
Aux genoux d’un enfant enveloppé de langes,
Vinrent se prosterner, le cœur rempli d’Amour.
Des bergers, qui paissaient leurs troupeaux à l’entour,
Entendant, dans les airs, des murmures étranges
« Echos des chants sacrés des célestes phalanges »
Dans l’étable en ruine entrèrent à leur tour.
Les trois Mages avaient, l’Ecriture les nomme,
De l’encens pour le Dieu, de la myrrhe pour l’homme,
Et, symbole divin, des trésors pour le Roi.
Les pâtres, pour présents, portaient des Pâquerettes,
Qui venaient d’entr’ouvrir leurs blanches collerettes.
Mais ils avaient au cœur l’Amour avec la foi.
Aux pieds du nouveau-né, l’un des Mages s’empresse
De brûler son encens aux suaves senteurs ;
Le Roi Gaspard répand la myrrhe avec largesse ;
Melchior fait briller l’or aux fauves lueurs.
Les bergers, à genoux, voyaient avec tristesse
Cette adoration, et l’œil mouillé de pleurs :
« Ces Rois » se disaient-ils vont, avec leur richesse
« Nous faire oublier, nous, qui n’avons que des fleurs ! »
Comme s’il eût compris cette pensée amère,
L’enfant pousse du pied une superbe aiguière,
Prends une fleur des champs, la baise, et puis s’endort.
C’est depuis ce jour-là, que l’humble Pâquerette,
Autrefois toute blanche, a, sur sa gorgerette,
Une Auréole rose et l’étamine d’Or
Antonio Spinelli (1822-18..) – poète